Prix du "Polonais Remarquable en France 2020-2021" - Théâtre Elizabeth Czerczuk
- Published in VIEW VIDEO
- Be the first to comment!
Chers Amis du T.E.C.,
Dès le retour à la vie culturelle et artistique, au sortir de l’été, notre théâtre a fait preuve d’une belle énergie, d’une inventivité fidèle à son passé, cela dans la convivialité toujours plus intense des rapports avec le public passionné. Nous souhaitons que l'année 2022 soit fructueuse artistiquement et remplie d'émotions.

Après avoir été décorée de la médaille de platine, plus haute distinction de l’Académie Arts-Sciences-Lettres, en 2018, Elizabeth Czerczuk a reçu, le 3 décembre 2021, le prix du « Polonais Remarquable en France* », remis par l’ambassadeur de Pologne : elle a été désignée ambassadrice de la culture polonaise en France.

Docteure ès arts dramatiques, metteure en scène, chorégraphe, comédienne et pédagogue, directrice du T.E.C. et du L.E.T., Elizabeth Czerczuk, dans sa démarche artistique, élabore une nouvelle forme de théâtre qui correspond à l’élargissement de la pensée, devenue la priorité vitale de notre époque. Cette nouvelle forme passe par la recherche viscérale des émotions et exige un investissement total : vocal, gestuel, chorégraphique et émotionnel. Avec sa compagnie d'une vingtaine d'artistes, elle apporte aux spectateurs un souffle nouveau, si important dans notre vie happée par le galop quotidien.
Après la pause estivale, les activités du Théâtre ont repris avec ferveur à la rentrée, enrichies par nos liens avec de nouveaux partenaires.

11 et 12 septembre : présentation d'une scène inédite de Dementia Tremens au Forum des associations du 12e arrondissement, puis au festival de l’Association des Psychanalystes Européens. Une occasion de souligner auprès de notre public et de professionels (psychologues, psychiatres, thérapeutes) le rôle cathartique du T.E.C. dans l'art aujourd'hui.
1er octobre : dans la continuité des événements précédents, « Voyage en catharsis* », journée de conférences et tables rondes, en présence de divers spécialistes éminents - Amine Benyamina, Jean-Louis Bischoff, Michel Maffesoli, Frédéric Vincent.
21-24 octobre : 2e édition du Festival des Formes Radicales*- expositions de peintures et de photographies, performances pluridisciplinaires, tables rondes et débats, projections, concerts.
En guise d'inauguration, première de Dementia Tremens* , spectacle joué avec succès jusqu’à mi-décembre.
« Comment mettre des mots sur ce à quoi on assiste quand tout est pensé pour qu’en revenant de l’immersion radicale à laquelle nous avons été conviés, nous en restions bouche bée ? »
Marie-Emmanuelle Dulous de Méritens - La Terrasse*

Classes de maître du Laboratoire d'Expression Théâtrale* de septembre à décembre, données chaque mois par Elizabeth Czerczuk et ses intervenants. Basées sur des techniques d’apprentissage singulières plaçant la pratique corporelle au centre du processus créatif. L’objectif de s’approprier l’espace scénique, de travailler les différents modes d’expression, a été atteint lors du spectacle de fin de trimestre, inspiré de Platonov d'Anton Tchekhov. Les classes du L.E.T. se poursuivront dès janvier.
Le succès du mois d’octobre s’est confirmé en novembre. Les éloges de notre public, lors des représentations de Dementia Tremens, attisent toujours plus notre soif de création et de partage. Laissez-vous surprendre par les scènes inédites qui rendent chaque représentation unique. Pour briser davantage le quatrième mur, apprenez le jeu d'acteur lors de nos classes de maître chaque mois.

(Re)découvrez nos spécialités maison : la folie, l'absurde, la radicalité.
Retrouvez l'atmosphère de notre Festival des Formes Radicales en vidéo ici.
Le 3 décembre 2021 s'est déroulé, à l'ambassade de Pologne, le gala de remise des prix aux lauréats du concours « Polonais Remarquable en France ».
Docteure en art dramatique et cinématographique, metteure en scène, chorégraphe et comédienne, Elizabeth Czerczuk élabore une nouvelle forme de théâtre, passant par une recherche approfondie des émotions et exigeant un investissement total : vocal et gestuel. Cette nouvelle forme appelle à la catharsis et à l’élargissement de la réflexion sur le rôle du théâtre à notre époque.

Elizabeth Czerczuk, après avoir reçu la plus haute distinction de l’académie Arts-Sciences-Lettres en 2018, est cette année lauréate du prix « Wybitny Polak » remis par l’ambassadeur de la république de Pologne, monsieur Tomasz Mlynarski.
Bousculez votre quotidien et confrontez votre propre folie à celle des artistes du T.E.C.
« Fous parmi les fous, les spectateurs pris individuellement par le bras rejoignent le cortège délirant pour se diriger vers le plateau où, installés dans une proximité scénique déroutante, ils sont appelés à être affranchis. Les tableaux absurdes, symboliques, s’enchaînent, scènes de folie comme spontanément surgies des chefs-d’œuvre de la Renaissance flamande, jouées, dansées, chantées, ponctuées par les apparitions hallucinatoires d’Elizabeth Czerczuk elle-même. »
Marie-Emmanuelle Dulous de Méritens – La Terrasse
Voici l'article dans son intégralité.

Toujours agrémentée de surprises et de nouveautés, chaque représentation apporte des moments uniques ! Découvrez des extraits de la première, en cliquant ici.
Réservez vos places sur notre site pour le dimanche 12 décembre à 16 heures ; les vendredi 17 et samedi 18 décembre à 20 heures.
Par téléphone, au 01 84 83 08 80 ou 06 12 16 48 39, et par courriel à contact@
Pour ce mois-ci, retrouvez la classe de maître du L.E.T. du 6 au 10 décembre 2021.
Dirigée par Elizabeth Czerczuk et ses intervenants, la formation propose un entraînement physique, vocal et émotionnel dans de véritables conditions scéniques. Elle sera close par une représentation publique, le samedi 11 décembre à 15 heures, avec la présence exceptionnelle de la télévision polonaise. Pour y assister, pensez à réserver votre place par courriel ou téléphone.
Découvrez la vidéo de présentation de notre école.

Les classes de maître continuent en 2022 : du 24 au 28 janvier ; du 7 au 11 février ; du 7 au 11 mars ; du 25 au 29 avril ; du 2 au 6 mai ; du 6 au 10 juin.
Plus d'informations ici.
Inscriptions par téléphone au 01 84 83 08 80 ou 06 12 16 48 39 ;
ou par courriel à contact@
En partenariat avec la Sorbonne Nouvelle, et face au succès rencontré lors de notre cycle de conférences du mois d’octobre, nous organiserons en 2022 des « lectures chorégraphiées ». Une série d’évènements mêlant théâtre, théorie, littérature et performance.
Il y aura également du nouveau sur les planches : un nouveau spectacle est en cours de création, prévu pour le printemps 2022.

Retrouvez les lectures chorégraphiées un mercredi par mois, de février à mai pour découvrir les univers artistiques, dramaturgiques et littéraires de quatre grands créateurs et écrivains du théâtre.
Dates des lectures chorégraphiées : 16 février – Tadeusz Kantor ; 23 mars – Antonin Artaud ; 20 avril – Samuel Beckett ; 25 mai – Sarah Kane.
Voyage en catharsis – Attention, ça déménage !
Le théâtre de la metteuse en scène et comédienne Elizabeth Czerczuk est situé dans une petite rue tranquille du 12ème arrondissement, à deux pas de la Nation. C’est un lieu assez mystérieux, agrémenté d’un jardin au calme de cloître. Des tables surmontées de lanternes y accueillent les spectateurs avant la représentation. Le grotesque d’un savant agencement de caisses pleines de bébés en plastique intrigue. Posant le long des couloirs, des mannequins de sex-shop jalonnent les déambulations de visiteurs décontenancés.
Nous sommes appelés par les premières notes d’accordéon annonçant le début de la représentation. Après avoir laissé, donnant sur le jardin, un bar de discothèque chic où l’on se dit qu’on y passera bien volontiers la fin de soirée, nous descendons un escalier qui nous mène au cœur du théâtre tout peint de noir. Nous sommes guidés par les comédiens afin de trouver le chemin jusqu’à nos places. C’est la nuit.
En un défilé de robots à la démarche saccadée, la quinzaine de comédiens entre sur scène et chacun s’installe dans une salle de classe, s’assied derrière sa table, comme le fait tous les jours le bon élève au visage figé en un sourire dément.
La plupart portent une élégante camisole de force de coton gris, avec de larges œilletons en acier chromé, pour laisser passer les liens. Certains se distinguent par une mise spécifique : telle est une nonne à cagoule de lutteur mexicain ; telle (tel ?) autre, une infirmière portant cornette et porte-jarretelle. Échantillons de garde-robe que n’aurait pas reniée Fellini pour son défilé de mode ecclésiastique dans Roma. Une gracile travailleuse du sexe extraite d’une vitrine d’Amsterdam presse de ses mains des simulacres de seins énormes tout en poussant des cris étonnés. Un homme-chien au collier en forme de cône de plastique jappe de contentement. On s’attend à ce qu’il aille pisser au pied d’un des arbres nus parsemant le décor. Sûr qu’on ne va pas s’ennuyer.
Déboule sur scène une blonde éthérée en habit de bergère échappée d’une partie de campagne aux jardins d’Armide. Dans un bruit de tondeuse à gazon dont même mon voisin n’oserait pas rêver pour égayer nos dimanches matin, elle pousse un landau où l’on devine un poupon ou un petit animal. Prise tendrement dans les bras de la bergère, la peluche vintage s’avèrera avoir des pouvoirs de fascination et de mobilisation sur la petite classe.
Accrochez vos ceintures. Une heure durant, c’est une succession de poses catatoniques et de tremblements de machine à laver sur programme essorage. En une suite de tableaux hypnotiques, le malaise monte dans une mobilisation nerveuse puis s’évanouit régulièrement grâce à l’humour et l’explosion d’énergie libératrice.
Les jouets mécaniques cassés se succèdent à un rythme qui ne faiblit pas tout au long du spectacle. Après la petite classe éructante, on croisera un ballet de poules en folie, une magnifique descente de croix sur la musique métaphysique de Jean-Sébastien Bach. Très gros travail sur la bande son. Sur les airs de Bella Ciao et de I Wanna Be Your Dog, la troupe danse le ballet des Djinns sur le Mont Chauve. Vers la fin, plein à craquer, le dance floor des enfers accueille les succubes en plein délire sur fond de musique techno.
On songe au cinéma halluciné de Shock Corridor. Folies technoïdes en flashs stroboscopiques : on ne peut non plus s’empêcher d’évoquer certaines pages de l’Incal de Jodorowski. Il n’est pas aisé de raconter l’histoire – y en a-t-il seulement une ? Le titre Dementia Tremens est parfaitement honnête. On est chez les fous. On est chez nous.
Les danseurs et danseuses sont luisants d’effort. Les instants de grâce des corps qui se frôlent, se portent, se repoussent et se lient à nouveau fascinent sous les lumières de boîte de nuit. C’est le Tanztheater au Studio 54. Toutefois l’on est bien au théâtre et non pas sur la scène de Wuppertal. L’appel à la danse comme outil d’expression fluide contrebalance la sècheresse voulue de la parole ramenée au cri, réduite la plupart du temps à l’expression de l’effroi ou de l’étonnement. Ça renifle, ça aboie, ça couine, ça caquète. On pense à Cioran, « On ne peut savoir si l’homme se servira longtemps encore de la parole ou s’il recouvrera petit à petit l’usage du hurlement ». Faut-il pour autant se laisser influencer par la noirceur magnifique du tableau de la folie humaine et les ténèbres dans lesquelles estrade et scène sont plongées ?
Catharsis collective, l’œuvre est un poème convulsif. À Éleusis de grands cris marquaient la révélation du mystère. Ne nous arrêtons donc pas au tragique constat que Macbeth nous jette à la figure : « La vie… c’est une histoire dite par un idiot, pleine de bruit et de fureur, et qui ne signifie rien » – car Elizabeth Czerczuk nous aura ce soir secoués et ravis, faisant sienne pour le plus grand bonheur de ses comédiens et des spectateurs la conclusion du Songe d’une nuit d’été : « Les amoureux et les fous ont la cervelle si effervescente, la fantaisie si inventive qu’ils conçoivent beaucoup plus de choses que la froide raison n’en peut comprendre. »
Si vous vous lassez des soirées mousse et souhaitez changer pour une petite secousse, courez voir, écouter, ressentir l’époustouflant Dementia Tremens.
Le spectacle est programmé jusqu’à mi-décembre.
Éric Desordre
Au TEC – Théâtre Elizabeth Czerczuk – 20 rue Marsoulan, 75012 Paris, du 21 octobre au 18 décembre.
https://www.theatreelizabethczerczuk.fr/
Par mail à l’adresse Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.
Par téléphone au 01 84 83 08 80 (de 10h à 13h et de 14h à 18h)
Théâtre Elizabeth Czerczuk
20 rue Marsoulan
75012 Paris
01 84 83 08 80/ 06 12 16 48 39
contact@theatreelizabethczerczuk.fr
