Edito
Le théâtre, c’est sacré
A l’heure où certains se demandent si l’intelligence artificielle est la nouvelle mystique du XXIe siècle, nous avons besoin de régénérer notre psyché.
Rappelez-vous, nous avons appris à l’école (quel ennui !) que le théâtre s’est inventé à partir du rituel chanté et dansé pour célébrer un dieu, et pas n’importe lequel : Dionysos, le dieu de l’ivresse sacrée. Une antiquité ?
Peut-être pas. Au T.E.C., le théâtre tient toujours d’un rite sacré.
Un moment intense, enveloppant et singulier.
Elizabeth Czerczuk avec sa compagnie ose renouer avec cette mission originaire du théâtre. Une dramaturgie du corps renouvelle l’héritage de la pantomime, de la danse et du récitatif au sein des paysages sonores prégnants. Le vent y souffle de l’Est et nous déplace à l’égard de nos repères traditionnels. Non pas un texte, mais des langages ; non pas une scène, mais un espace scénographique inédit ; non pas une intrigue, mais le mythe.
Faire le pari d’une célébration partagée dans le monde factice et fuyant qui est le nôtre, c’est jeter un pavé dans la marre des platitudes dont nous sommes abreuvés, c’est s’affranchir de la trivialité et de l’échec, c’est crever l’écran, les écrans qui nous séparent du monde ou nous font croire qu’ils sont le monde.
Au T.E.C., une quête authentique fraie son chemin à travers des recherches exigeantes, pour une expérience esthétique qui touche à l’intime. Elle ouvre à une dimension étouffée en nous et qui crie famine.
Vous êtes prêts ?